Test Galaxy Z Fold5 : un mois avec le smartphone pliant Samsung à 2 000 euros (2024)

Comme chaque année, Samsung a profité de l’été pour présenter ses deux derniers smartphones pliants. Le Galaxy Z Flip5 et le Galaxy Z Fold5 n’adressent pas le même public. Le premier, plus populaire, vise à proposer une expérience tout en gagnant en compacité, histoire de rendre le smartphone moins encombrant.

Le second doit plutôt être vu comme une petite tablette que l’on transforme en smartphone pour être transporté facilement partout. Pensé davantage pour la productivité et l’expérience multimédia, il est aussi le plus onéreux des deux.

Sur le papier, le Galaxy Z Fold5 ne change pas beaucoup de son prédécesseur. Toutefois, Samsung assure que les petit* ajustements ici et là permettent de changer l’expérience quotidienne. Nous avons donc voulu vérifier tout cela en utilisant le Galaxy Z Fold5 pendant près d’un mois.

Le design du Galaxy Z Fold 5 a été légèrement revu

Si à première vue le Galaxy Z Fold5 ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur, Samsung a en réalité revu la conception de son smartphone pliant.

L’essentiel du travail s’est concentré sur la charnière. En forme de goutte d’eau, elle permet de faire disparaître le vide qui existait entre les deux écrans une fois le téléphone replié. Cette légère amélioration permet au Fold5 de gagner en légèreté (253 g contre 263 g pour le Fold4) et en compacité (0,2 mm moins long, moins large et moins épais).

Certes, ces ajustements ne bouleversent pas son design mais permettent d’améliorer la préhension et l’aspect premium. Pour le reste, c’est du pareil au même: mêmes lignes, même disposition des différents éléments de design, mêmes écrans, même bloc photo etc.

Si on se contente encore cette année de ces tous petit* changements, on sera sans doute plus critiques l’année prochaine, la concurrence, notamment Honor, proposant des modèles au moins aussi avancés que le Fold, si ce n’est plus.

Le Galaxy Z Fold 5 est plus performant

Comme la majorité des smartphones haut de gamme cette année, le Galaxy Z Fold5 embarque la puce Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm, soit la plus avancée du moment. Accompagnée de 12 Go de RAM LPDDR5X et jusqu’à 1 To de stockage UFS 4.0, le Fold5 est, sans surprise, un monstre de puissance.

Nous ne nous attarderons pas sur les données techniques que vous devinez impressionnantes. Mentionnons toutefois que le Z Fold5 n’a pas tendance à chauffer comme le faisait son prédécesseur lorsqu’il était replié. Une amélioration que l’on doit au nouveau système de dissipation de la chaleur ainsi qu’à la nouvelle conception de l’appareil.

Concrètement, le Galaxy Z Fold5 peut tout faire. Il ravira aussi bien les utilisateurs pour qui le smartphone est un outil de productivité que les joueurs cherchant une expérience unique. Rien à redire donc.

Tout ce qui ne change pas

Les écrans

Pourtant au coeur de l’expérience du smartphone pliant, les écrans du Galaxy Z Fold5 sont exactement les mêmes que ceux du Galaxy Z Fold4.

À l’intérieur, on retrouve donc une dalle Foldable Dynamic Amoled 2x de 6,7’’ avec une définition Full HD (2640 x 1080 pixels) dans un format presque carré. Une fois le téléphone replié, on navigue sur un écran Dynamic AMOLED 2.0 de 6,2’’ dans un format 21:9 (long et fin).

Nous n’avons rien de particulier à reprocher aux écrans du Galaxy Z Fold5 toujours aussi magnifiques, à l’exception peut-être du film de protection de l’écran interne un peu trop sujet aux reflets. En dehors de cela, les écrans sont sublimes et permettent de profiter d’une expérience multimédia et de productivité aux petit* oignons.

Enfin si… on reproche tout de même à Samsung de se reposer un peu trop sur ses lauriers. Le coréen n’a pas jugé bon de revoir sa copie concernant la pliure au centre de l’écran interne. Si elle ne dérange pas en soi, elle reste un élément disgracieux. Or, d’autres constructeurs comme Honor ou OPPO ont réussi à proposer des modèles avec des pliures quasi invisibles et que l’on ne sent quasiment pas au toucher.

Le logiciel

Le Galaxy Z Fold5 embarque Android 13 surplombé de OneUI 5.1.1, la dernière version de la surcouche Samsung. Modèle pliant oblige, le coréen intègre des fonctionnalités exclusives permettant d’améliorer la productivité et l’expérience multimédia.

Pour cette nouvelle génération, on aurait aimé que le constructeur se creuse un peu la tête pour ajouter quelques fonctionnalités donnant un véritable sens au format pliant. Pour la killer feature, il faudra donc attendre, Samsung se contentant de modifier à peine l’interface du Galaxy Z Fold4 (qui recevra d’ailleurs OneUI 5.1.1).

On aurait aussi aimé que Samsung propose une compatibilité avec d’anciens S-Pen, mais il faudra toujours mettre la main à la poche pour le S-Pen Fold, une version optimisée pour les écrans pliants.

Cette paresse du constructeur n’empêche pas OneUI 5.1.1 de nous séduire. Très complète, cette surcouche permet de tout faire simplement, de manière intuitive et avec beaucoup de possibilités de personnalisation.

Mention spéciale au mode DeX, toujours aussi intéressant pour transformer son smartphone en PC d’appoint. Mais bon… le Galaxy Z Fold4 proposait déjà tout cela.

L’autonomie et la recharge du Galaxy Z Fold 5

Le Galaxy Z Fold5 embarque la même batterie de 4400 mAh que le Z Fold4. On aurait pu espérer une amélioration de l’autonomie avec l’intégration de la puce Snapdragon 8 Gen 2, il n’en est rien. Le Z Fold5 tient deux jours si on l’utilise quasi exclusivement replié (ce qui n’a aucun sens). On tient une journée et demie en utilisation mixte «standard» et une journée en utilisation intensive. Comme le Z Fold4 donc.

On attendait aussi une amélioration de la technologie de recharge pour compenser cette incapacité à améliorer l’autonomie. Là encore, Samsung déçoit. Le Galaxy Z Fold5 n’accepte qu’une puissance de charge de 25 watts maximum, de quoi retrouver 50% de batterie en 30 minutes quand les concurrents mettent 15 minutes. De quoi remettre sérieusem*nt en question le qualificatif de «rapide» lorsque le constructeur parle de “charge rapide”.

Histoire de nous achever, Samsung continue de ne pas inclure de chargeur dans la boîte de son téléphone. On peut l’accepter pour un smartphone d’entrée ou milieu de gamme (quoi qu’ils représentent le plus gros volume de ventes). Mais pour un téléphone vendu près de 2000 euros, on a du mal à digérer.

Samsung continue de justifier son choix par une démarché écologique que nous voyons plutôt comme une bonne dose de greenwashing. On rappellera que la suppression du bloc de charge chez Apple a surtout permis à l’entreprise de gagner 6,5 milliards de dollars en 2 ans à peine. Elle a bon dos l’écologie.

L’appareil photo du Z Fold5

Là encore, Samsung ne se foule pas et recycle les composants du Galaxy Z Fold4. Ainsi, le matériel photographique du Galaxy Z Fold5 est en tous points identique à celui de son prédécesseur. Au dos, on retrouve donc:

• un objectif grand-angle (23 mm, f/1,8) avec capteur de 50 MP (photosites de 1 µm), Dual Pixel, stabilisation optique
• un téléobjectif (66 mm, f/2,4) avec capteur de 10 MP (photosites de 1 µm)
• un objectif ultra grand-angle (12 mm, f/2,2) avec capteur de 12 MP (photosites de 1,12 µm)

La caméra frontale externe se compose d’un objectif de 24 mm (f/2,2) et d’un capteur de 10 MP (1/3’’ et photosites de 1,22 µm). La caméra interne, logée sous l’écran, se compose d’un capteur de 4 MP avec une très faible résolution. Elle relève donc plus de la démonstration technique.

Sans surprise, tout ce beau monde permet de profiter d’une expérience photographique similaire à celle du Galaxy Z Fold4. Non pas que cela nous déplaise, mais nous espérions un peu plus d’efforts de la part de Samsung qui facture son smartphone pliant au prix fort.

Cela n’enlève en rien les talents photographiques de l’appareil. Le Z Fold5 produit des clichés d’excellente facture en bonne luminosité ou en extérieur. Dans ces conditions le téléobjectif et l’ultra grand-angle se révèlent tout aussi bons. Samsung confirme son savoir-faire dans l’exercice du portrait. Mieux, les algorithmes semblent ici apporter un meilleur résultat qu’avec le Z Fold4.

En basse lumière, les clichés se dégradent logiquement mais conservent un rendu général plutôt convaincant. Avec le téléobjectif, il faudra se contenter d’un zoom 3x dans ces conditions.

Enfin, le Galaxy Z Fold5 peut filmer jusqu’en 8K à 30 im/s ou en 4K à 60 im/s. Nous recommandons plutôt ce dernier mode, plus stable.

Samsung exploite encore une fois le format pliant pour ajuster son interface et rendre l’expérience plus ludique. Reste que dans l’exercice de la photo, l’expérience du smartphone pliant est plus agréable avec le format clapet du Galaxy Z Flip5 par exemple. D’autant que Samsung ne s’est pas vraiment cassé la tête pour apporter des nouveautés à l’interface photo du Z Fold5.

Prix et disponibilité du Galaxy Z Fold5

Si le Galaxy Z Fold5 ne change pas beaucoup par rapport à son prédécesseur, son prix, lui, est bien modifié. Et pas pour le mieux. Le Z Fold5 est proposé à partir de 1899 euros en version 256 Go, soit 100 euros de plus que le Z Fold4 à sa sortie.

La version 512 Go prend quant à elle 120 euros (2039 euros contre 1919 euros) et le modèle 1 To s’envole à 2279 euros soit 120 euros de plus que son prédécesseur.

À cette hausse de prix il faudra ajouter le S-Pen si vous n’envisagez pas l’usage du Fold sans cet accessoire mais surtout un bloc de charge. Samsung facture le sien une cinquantaine d’euros. Il n’y pas de petit* profits.

Notre avis sur le Samsung Galaxy Z Fold 5

En soi, le Galaxy Z Fold5 est un excellent smartphone pliant. Il figure même parmi les modèles que nous préfèrerons dans ce marché encore de niche. Ses finitions exemplaires, ses écrans magnifiques, ses excellentes performances et son interface léchée en font un incontournable. D’autant que l’expérience photo est désormais digne d’un smartphone premium.

Malheureusem*nt, le Galaxy Z Fold5 souffre du manque d’innovation de Samsung qui n’a pas corrigé les principaux défaut de son prédécesseur (autonomie et recharge notamment). Surtout, il n’apporte quasiment rien de neuf par rapport au Z Fold4. En dehors de sa nouvelle puce plus puissante, et de sa nouvelle charnière, tout le reste est en tous points identique.

Aussi, le prix en hausse nous paraît encore plus hallucinant. Le Galaxy Z Fold5 a des allures de Galaxy Z Fold4 S facturé au prix fort. Pourquoi débourser 1899 euros quand le Galaxy Z Fold4, proposé aux alentours de 1200 euros, offre quasiment la même expérience? La question elle est vite répondue.

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